Il est bien connu que, juste avant de se nourrir, les oiseaux reproducteurs augmentent leur activité locomotrice (Bessei, 2015). Le picage des mangeoires s’intensifie lorsque la nourriture est distribuée, puis diminue progressivement au fil des heures. À ce moment-là, l’action de picage peut se déplacer de manière stéréotypée vers n’importe quel objet ou vers le plumage. Les comportements stéréotypés sont nuisibles et difficiles à contrôler.
Parmi les comportements naturels — non anormaux — on retrouve le picage et le grattage sur la litière. La clé de notre approche est donc de prévenir les mauvaises habitudes tout en favorisant les bonnes. En encourageant les comportements naturels, nous réduisons les opportunités de comportements stéréotypés.
Une solution efficace, démontrée dans les études de Bessei, consiste à placer toutes les mangeoires sur la litière. Pendant le processus de prise de nourriture, en raison de la voracité et de la rapidité avec laquelle les oiseaux se nourrissent, une partie de l’aliment finit sur la litière, surtout s’il s’agit d’aliment sous forme de farine. Une fois que les oiseaux ont fini avec les mangeoires, ils peuvent commencer à chercher ces restes en picorant la litière. Les mangeoires situées sur des plateformes grillagées n’offrent pas cette possibilité d’excavation.
Aujourd’hui, les systèmes de mangeoires à chaîne, comme le système CHFS de Tigsa, laissent peu de nourriture. Une seconde solution consiste à compléter l’alimentation avec du carbonate de calcium (Ca). Le calcium doit être dispersé à raison de 2 g par jour et par oiseau, entre 1 et 1,5 heure après la fin de la période d’alimentation.
D’une part, l’ajout de calcium ne doit pas interférer avec le processus d’alimentation des oiseaux. Il est bien établi que chez les races lourdes, une grande partie de l’alimentation est destinée au maintien et à l’augmentation de la masse corporelle. Bien que les oiseaux ne consomment pas nécessairement tout le calcium dispersé, leur recherche de cet élément est stimulante pour eux et contribue à garantir la formation correcte des œufs.
La distribution manuelle peut sembler fastidieuse, mais elle peut être automatisée à l’aide de dispositifs mécaniques comme des mini-distributeurs de type « Spin feeders Ventomat ».
Il est évident que déplacer les systèmes de mangeoires vers la litière peut être complexe, mais l’adoption d’un système automatique de distribution de calcium pourrait représenter une solution plus accessible.